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Jean Pierre
BERTAINA
    Sur un tapis de lune
    Plus léger qu'un sourire
    D'une fleur qui chavire
    D'un blé qui se couche et se meurt.
    Nénuphar étendu nu
    Sans un voile, sans une ombre
    Ses seins lancaient des reflets
    Et ses mains qui dansaient
    Semblaient courir, semblaient voguer
    Sur le feux de mes yeux.
    Dans le creux de mes mains
    J'ai vu surgir le feux,
    Mourir le noir, s'ouvrir ses reins.
 
    Noyé dans ma coquille
    Je n'ose pas toucher ce rêve
    J'ai trop peur que le vent me le souffle.
    Je fuis mais reste là.
    Mais quand l'étau de sa main m'a brisé
    Sans cris, sans bruits, sans chagrin.
    Je me suis brulé à l'onde de ses membres
    Lorsque mes mains douces de plumes
    Ont effleuré ton corps.
    Et mes lèvres les suivent
    Pour coller à ta peau, sans remords.
 
    Au creux de son corps j'ai senti battre la vie
    Se volatiser le rêve
    De mes lèvres meurtries qui goutent de ta chair
    Jusqu'à ses moindres rides, ses moindres parties
    Tu t'ouvres sous moi, en moi, sans pudeur.
    Tu pleures, tu renais et tu meurs.
    Pourquoi ne dis tu jamais
    Si tu ressens comme moi l'envie de te serrer
    Toujours plus, toujours plus fort
    Pour ne former plus qu'un....
   TENTATION
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