Sur un tapis de lune
Plus léger qu'un sourire
D'une fleur qui chavire
D'un blé qui se couche et se meurt.
Nénuphar étendu nu
Sans un voile, sans une ombre
Ses seins lancaient des reflets
Et ses mains qui dansaient
Semblaient courir, semblaient voguer
Sur le feux de mes yeux.
Dans le creux de mes mains
J'ai vu surgir le feux,
Mourir le noir, s'ouvrir ses reins.
Noyé dans ma coquille
Je n'ose pas toucher ce rêve
J'ai trop peur que le vent me le souffle.
Je fuis mais reste là.
Mais quand l'étau de sa main m'a brisé
Sans cris, sans bruits, sans chagrin.
Je me suis brulé à l'onde de ses membres
Lorsque mes mains douces de plumes
Ont effleuré ton corps.
Et mes lèvres les suivent
Pour coller à ta peau, sans remords.
Au creux de son corps j'ai senti battre la vie
Se volatiser le rêve
De mes lèvres meurtries qui goutent de ta chair
Jusqu'à ses moindres rides, ses moindres parties
Tu t'ouvres sous moi, en moi, sans pudeur.
Tu pleures, tu renais et tu meurs.
Pourquoi ne dis tu jamais
Si tu ressens comme moi l'envie de te serrer
Toujours plus, toujours plus fort
Pour ne former plus qu'un....