Sur un tapis de lune
Plus léger qu'un sourire
D'une fleur qui chavire
D'un blé qui se couche et se meurt.
Nénuphar étendu nu
Sans un voile, sans une ombre
Narguant le ciel de son vice
Ses seins lancent des reflets
Et ses mains qui dansent
Semblent courir, semblent voguer
Sur le feux de ses yeux...
Noyé dans ma coquille
Je n'ose pas toucher ce rêve
J'ai trop peur que le vent me le souffle.
Je fuis mais reste là.
Mais quand l'étau de sa main m'a brisé
Sans cris, sans bruits
Je me suis brulé à l'onde de ses membres
Lorsque mes mains douces de plumes
Ont effleuré son corps.
Et mes lèvres les suivent
Pour coller à sa peau, sans scrupule.
Au creux de son corps j'ai senti battre le vie
Se volatiser le rêve
De mes lèvres qui goutent de sa chair
Jusqu'à ses moindres rides
Et déjà sa salive
Prend la douceur du nacre de ses dents.
Tu t'ouvre sous moi, en moi, sans pudeur.
Tu meurs et tu renais mais ne dis rien.
Pourquoi es tu si avare de tes sensations?
Pourquoi ne dis tu jamais
Si tu ressens comme moi l'envie de te serrer
Te serrer toujours plus, toujours plus fort
Et ne former plus qu'un....