Et puis main dans la main, il faudra bien
Ne plus marcher qu'à deux, ne plus rêver qu'à deux, ne plus jouer qu'à deux
Faire d'autres rêves, faire d'autres guerres, noyer nos souvenirs
Batir un avenir, batir d'autres chateaux, inventer d'autres mots
Réapprendre à marcher, réapprendre à aimer.
Et puis, main dans la main, il faudra bien
Pleurer un peu, marcher longtemps, se perdre souvent, mais prendre le temps
De tout redécouvrir, de se parler, de se sourire, de se maudire, de se suffire.
Et puis à nouveau reparler, à nouveau remarcher, à nouveau re-rêver
Encore plus longtemps, jusqu'au dernier printemps et se redécouvrir
Et puis faire l'amour et puis gémir et puis mourir et puis tomber
Epuisés, dans le grand lit blanc, où passe le temps
Où l'on se voit vieillir, où à force de mourir, à force de mentir
On finira bien un jour par ne plus gémir, par ne plus sourire
Par ne plus parler, à suivre le vent, seuls, comme des oiseaux perdus
Et pourquoi, pourquoi, pourquoi aurons nous vécu?