Les raisins sont rentrés et les arbres pleurent mes sanglots
Dans le coeur de la terre j'entends comme un écho
De bruits d'ailes froissées tristes comme l'oubli
Les cris désespérés de l'été qui s'enfuit.
L'hiver dans la vallée dresse son voile gris
Et les arbres blessés se couvrent d'ennui
Sur mes épaules, mes paupières, s'abat en blanches volées
Tout le poids de la terre de ces années passées.
Ce rubis que tu portais là tout au fond de ton coeur
Comme un oiseau blessé à perdu sa douceur
Et dans ta gorge si profonde se perdent les fontaines
Et sur ton corps s'est posée l'ombre de ce voile de haine.
Pour qu'éclate soudain cette étrange prière
Que nos mains déliées du désir et vaincues
Délivrent enfin sans remors ni mystères
L'ouragan de nos amours perdus.
Tous ces mots que tu attendais étaient dans mes musiques
Tu ne les a pas trouvés, trop simple, trop pressée
Perdue dans ton sommeil, mangée par le chant d'un été
Ils retombent aujourd'hui sur mon front en pluie glacée
En pluie glacée.