Et la neige s'égoutte en de petites larmes bleues...
Personne, je ne reconnais plus ce village, gris, endormi.
C'est certainement le froid.
L'hiver engourdit quand il s'aggripe au visage.
Là l'été tout est vert
Là il y a des enfants qui jouent.
Bonjour, oui c'est bien moi, je reviens
Pourquoi suis-je fou?
Parce que j'arrive d'une région chaude
Avec beaucoup de gens, du bruit, où l'on vit quoi.
C'est vrai que j'en ai de la chance
C'est vrai qu'ici il n'y a plus personne.
Même le petit cimetière a perdu ses couleurs
Et l'odeur, cette odeur, ce n'est plus la même.
Je ne te reconnais plus pourtant, pourtant c'est bien écrit là
Isola, Isola la belle.
L'idiot du village m'expliqua
Un promoteur est venu, des idées ont suivi
Cent camions sont arrivés, mille ouvriers pas français
Regarde, ils ont tout cassé.
C'est vrai, je ne reconnais plus le chemin
Qui serpente dans la vallée.
Il n'y a jamais eu de béton ici
Rien que des arbres en habits verts
Humifiant l'herbe tendre pour les foins.
Rien que des chemins pour marcher, pas pour rouler
Pas pour se faire écraser.
Il n'est pas si idiot que ça l'idiot
Il dit qu'il va partir.
Et les camions où vont ils?
Tu sais là haut ça s'appelait Chastillon
Près du torrent il y avait des myrtilles.
C'est toujours Chastillon, hotel trois étoiles, tout confort
Pour la socialisation des sports d'hiver
Tu vois et les français se pleignent.
D'ailleurs c'est même un anglais qui a conçu tout ça.
Ce qu'ils peuvent être sympa ces gens là.
Mais et les vaches, le bon fromage, le lait?
Liquidé tout ça, de l'autre coté de la montagne.
Le lait en poudre ce n'est pas fait pour les chats, non.
Et la neige s'égoutte en de petites larmes bleues
Quand les souvenirs reviennent
Me comprimer le coeur.